Ces dernières années, la région administrative de Kankan est devenue une zone en proie aux violences basées sur le genre notamment le viol. Au cours de l’année 2023 qui vient de s’écouler, une trentaine de cas de viol a été enregistrée par l’antenne régionale de l’office de protection du genre de l’enfance et des mœurs (OPROGEM), mais comparativement à 2022, le bilan de l’année dernière a connu une légère baisse, même si cela ne réjouit pas le Lieutenant-Colonel Salahadine Diallo :

 » Nous avons enregistré au cours de l’année écoulée 34 cas de viol dans la région, couvrant les cinq (5) préfectures à savoir Kankan, Siguiri, Mandiana, Kouroussa et Kérouané. Il y a également des signalements. Souvent, des personnes sont signalées dans les familles et dans divers coins de la région mais nous n’arrivons pas encore à les retrouver. Cette année a connu une légère baisse des chiffres, mais à mes yeux, cela ne constitue pas une véritable diminution. Car 34 cas de viol ne sont pas insignifiants. »

Au-delà des abus sexuels, une dizaine de cas de violences conjugales ont également été enregistrés : « Nous avons enregistré 12 cas. Les maris commencent à prendre conscience. Avant, les chiffres étaient beaucoup plus élevés, mais grâce aux sensibilisations et aux diverses interventions pour interpeller les maris qui blessent leurs femmes, les chiffres ont considérablement baissé. »

Le code pénal en ses articles 268 et 269 punit sévèrement les auteurs de viols de 5 à 20 ans de prison voire même à la réclusion criminelle à perpétuité. À Kankan, le lieutenant-colonel Salahadine Diallo trouve les peines un peu légères pour les violeurs :

« Parfois, nous voyons à la télévision des auteurs de viol condamnés à 2 ans, voire 3 ans, et cela est un peu choquant. Le viol est un acte criminel. Ainsi, celui qui a commis cet acte devrait normalement subir des conséquences et être jugé à la hauteur de son crime. Si quelqu’un viole une fille de 12 à 13 ans et qu’on le condamne à seulement 2 ans, le jour où il sortira, il continuera probablement ses agissements, encourageant ainsi d’autres personnes. » S’est-il indigné.

Depuis Kankan, Ahmed Sékou Nabé pour leprécis224.com