Un procureur du tribunal de première instance de Dixinn a requis ce mardi, 20 février, six mois de prison contre Sékou Jamal Pendessa, le journaliste et secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse de Guinée. Pour ce représentant du ministère public, Pendessa est bien coupable des faits de « provocation à un attroupement non armé sans suivi d’effet et pour atteinte et menace d’atteinte à l’intégrité publique par le biais d’un système informatique » pour lesquels il est en prison depuis le 19 janvier 2024.

Biwon Millimono a également demandé que le journaliste soit condamné à 500 mille GNF d’amende. Selon lui, le mot déferlement est une atteinte à l’honneur et à la dignité et l’ordre public a été troublé par les déclarations faites à travers les médias par le prévenu.

En faisant leurs plaidoiries, les avocats de Pendessa ont demandé à savoir quel est le guinéen aujourd’hui qui veut faire valoir ses convictions sans être menacé ?

Les avocats du journaliste ont rappelé au ministère public qu’il n’est pas là pour défendre le gouvernement. « Dire que l’internet n’est pas un droit pour tous est une insulte à l’égard de tous les Guinéens. Même les diplomates ont dit qu’ils en ont marre. Le procureur peut poursuivre ceux-ci aussi ? Sekou Jamal Pendessa a dit haut ce que tout le monde dit bas. Ils payent des taxes et redevances à l’Etat et l’Etat les empêchent de travailler. Le révolutionnaire peut mourir mais la révolution elle continue toujours. On veut amener Sekou Pendessa a se taire , à arrêter son métier de syndicaliste. Sinon, les éléments ne sont pas constructifs », a plaidé Me Faya Gabriel Kamano. Lui et son confrère Me Salifou Béavogui ont donc demandé au tribunal de renvoyer leur client des fins de la poursuite pour délits non constitués. Et, ils ont demandé au tribunal de statuer sur siège. Sinon, si le délibéré devrait être prorogé, que leur client soit libéré d’ici là.

En réaction à cette demande, le ministère public a estimé ne pas trouver favorable la demande de remise en liberté .

Le président a rejeté la demande de mise en liberté de Sekou Jamal Pendessa et a renvoyé l’affaire au 23 février pour décision être rendue.