Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) à travers Ibrahima Diallo, a tenu ce mardi 21 mai 2024, une conférence de presse à la maison de la presse à Conakry. La rencontre avec les journalistes a tourné autour des enjeux et perspectives pour le respect du chronogramme de la transition en décembre 2024.
À cette occasion, Ibrahima Diallo, membre du bureau de la coordination du FNDC est revenu sur les circonstances de la prise du pouvoir par le CNRD, l’engouement suscité, le rôle joué par le FNDC jusque-là pour contribuer à redresser la transition et les perspectives qu’entend mettre sur pied ce mouvement pour empêcher la confiscation du pouvoir par le CNRD. Dans ce sens, Ibrahima Diallo a déclaré qu’à ce jour, « nous sommes à 223 jours de la fin de la transition, soit 7 mois ».
Selon cet activiste, la déclaration de Bah Oury qui cherche à obtenir une prolongation de la transition « est alarmante » car, il s’inscrit, selon lui, « dans la continuité des facteurs qui ont grippé cette transition qui sont l’unilatéralisme dans les prises de décisions, le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités, le rejet et l’exclusion des acteurs sociopolitiques importants pour la vie de na nation et pour la réussite de cette transition ».
« Le bon sens aurait voulu qu’après sa nomination, Monsieur le Premier Ministre prenne contact avec les acteurs sociopolitiques, pour impulser la dynamique d’un dialogue constructif afin d’évaluer de façon objective, le processus et convenir ensemble des solutions pour sortir de cette crise que nous vivons. Le doyen Bah Oury avec son parcours, devrait consacrer son séjour à la Primature, à rechercher dans la mesure du possible, des solutions qui pourraient contribuer à apaiser la transition dans l’intérêt général, plutôt que de privilégier ses propres intérêts et sa longévité à ce poste. Il a le choix entre trouver sa place du bon côté de l’histoire ou graver son nom dans les pages sombres de cette transition », a-t-il adressé.
Pour barrer la route à toute idée de prolongation de la transition comme celle émerge déjà, le FNDC prend l’engagement, comme l’a fait son coordinateur hier, de s’y opposer par tous les moyens légaux. Le mouvement fait appel, dans ce sens, à toutes les forces vives de la nation à se joindre à lui.
« Je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national. Dans cette perspective, le FNDC lance une consultation avec les forces vives de la nation sans exception », a-t-il lancé.
Au Président de la transition, Ibrahima Diallo demande, au nom du FNDC, « de ne pas écouter les sirènes prorogationnistes et de se servir de l’exemple du capitaine Moussa Dadis Camara ».
« Cette transition, bien que marquée par des imperfections, n’est pas encore totalement perdue. Le Président a l’occasion de rassurer les Guinéens en ayant le courage et l’audace de dialoguer avec les forces vives de la nation pour qu’ensemble, nous puissions sauver la transition en cours. Le dialogue est l’arme des plus forts, il permet d’entretenir la paix et la cohésion sociale, il permet également d’obtenir des solutions et des perspectives qu’on ne peut pas obtenir dans l’unilatéralisme, Ia force et le mépris. Et on peut discuter de tout au cours d’un dialogue », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Ibrahima Diallo a affirmé que la situation sociopolitique dans laquelle se trouve le pays, « est bousculée par une situation socio-économique précaire où l’électricité se raréfie, où l’eau potable manque dans les robinets, où le chômage est endémique ainsi que la cherté de la vie ». « Prolonger la transition dans cette instabilité sociopolitique revient à prolonger la souffrance du peuple de Guinée », a-t-il conclu