Lorsque la dictature semble s’enraciner, l’on peut, et c’est un sentiment bien humain, se laisser tenter par la capitulation, la démission ou la résignation.
L’on peut être tenté d’écouter les sirènes pessimistes, qui ont tout à gagner au maintien du statut quo, répandre allègrement des messages du type : “c’est plié ! la messe est dite! il faut passer à autre chose! il nous faut la paix! Laissez-les travailler! J’en passe et des merveilles.
L’on peut se laisser tenter par l’envie parfois irrépressible d’abandonner ce pays à son triste sort et de continuer son chemin comme si de rien n’était tant la bassesse, la légèreté, la cupidité et l’ignominie de ceux qui président à sa destinée sont sans limites.
Mais comme le disait Stéphane Hessel “Il ne faudrait pas ex-aspérer, il faudrait espérer. L’exaspération est un déni de l’espoir. Elle est compréhensible, je dirais presque qu’elle est naturelle, mais pour autant elle n’est pas acceptable. Parce qu’elle ne permet pas d’obtenir les résultats que peut éventuellement produire l’espérance.”
Voyez-vous, il y an encore des femmes et des hommes dans ce pays qui ne pensent pas qu’à leur petite personne et à qui il arrive de penser en termes d’intérêt général.
Des femmes et des hommes qui seront malheureux aussi longtemps que ce pays sera considéré comme la risée du monde.
Des femmes et des hommes qui ont décidé de sacrifier leur temps, leur argent, leur énergie et par dessus tout leur vie familiale et sociale pour que les Guinéens connaissent un jour le bien-être qu’ils sont en droit d’attendre des richesses immenses du pays.
Les Guinéens, dans leur grande majorité, ont soif de liberté, de justice et de développement à la base…
Comment pouvez-vous vous sentir à l’aise dans un pays où le système a décidé qu’il a droit de vie et de mort sur vous? Pensez-vous être les seuls nécessiteux dans ce bled? Croyez-vous être les seuls capables de créer de l’emploi et de la richesse ? Savez-vous ce que font les autres quand ils ne se battent pas?
Nous aspirons à vivre dans un pays de droit, de liberté, de fraternité et de tolérance. C’est ce que nous avons appris des Pères fondateurs de notre Nation. Nous refusons de cohabiter et de collaborer avec ceux qui s’abreuvent et se nourrissent du sang et de la chair de nos frères. Nous voulons travailler et gagner notre vie à la sueur de notre front sur la terre de nos ancêtres. Nous ne voulons pas vivre comme des esclaves qui courbent l’échine face à des imposteurs qui pillent nos richesses ou comme des éternels exilés.
Tant que régnera l’injustice, la paix sera absente et le chaos ne sera pas bien loin.
Et pour terminer avec Stéphane Hessel: “Prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature.”
Extrait d’un autre texte.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC