Les dirigeants militaires du Burkina Faso ont dissous la commission électorale du pays, la qualifiant de « gaspillage d’argent ».
Le ministère de l’intérieur s’occupera des élections à l’avenir, a rapporté la chaîne de télévision publique RTB.
Depuis qu’ils ont pris le pouvoir en septembre 2022, les putschistes ont lancé des réformes radicales, y compris le report des élections qui auraient conduit à un retour à un régime civil.
Un scrutin national devait avoir lieu l’année dernière, mais la junte a prolongé la période de transition vers la démocratie jusqu’en juillet 2029, permettant au capitaine Ibrahim Traoré de rester au pouvoir et d’être libre de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
L’agence de presse AFP cite le ministre de l’administration territoriale, Emile Zerbo, qui a déclaré que la commission électorale était « subventionnée » à hauteur d’environ 870 000 dollars (650 000 livres sterling) par an.
L’abolition de la commission « renforcerait notre contrôle souverain sur le processus électoral et limiterait en même temps les influences étrangères », a-t-il ajouté.
Arrivés au pouvoir il y a trois ans à la suite de critiques selon lesquelles les autorités civiles ne parvenaient pas à faire face à une insurrection islamiste croissante, les dirigeants militaires ont rejeté l’aide de l’ancienne puissance coloniale qu’est la France au profit de la Russie.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont depuis accusé l’armée de cibler les civils dans sa tentative de répression des militants, ainsi que de supprimer l’activité politique et la liberté d’expression.
L’efficacité de l’opération militaire est également remise en question. Au cours du premier semestre 2025, le groupe djihadiste JNIM a déclaré avoir mené plus de 280 attaques au Burkina Faso, soit deux fois plus qu’au cours de la même période en 2024, selon des données vérifiées par la BBC.
Source BBC