Ce dimanche 25 mai 2025, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue l’Union Africaine en 2002 (UA), célèbre l’an 62 de sa création, dans un contexte particulièrement difficile : bagarre entre la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et l’AES (Alliance des États du Sahel) suite au retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, risque de bouleversement de l’équilibre en Afrique centrale du fait des tensions entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), exacerbation du racisme anti-noir au Maghreb, notamment en Algérie, pays devenu un véritable chemin de croix pour de nombreux migrants subsahariens, intensification du terrorisme à travers l’Afrique provoquant l’instabilité et les conflits, aggravation de la pauvreté dans nombre de pays, guerre civile au Soudan, tensions dans la Corne de l’Afrique. C’est dans cette situation extrêmement tendue et grondante sur le continent que cette organisation africaine souffle ses 62 bougies.

Depuis sa création, l’UA s’est donnée pour mission de défendre l’unité du continent, promouvoir la paix, garantir les droits de l’homme, et bâtir une Afrique intégrée et prospère. Mais très malheureusement, sur le terrain, elle a échoué sur toute la ligne ; elle est paralysée face aux multiples crises qui secouent le continent.

Union désunie, l’UA n’est vraiment pas à la hauteur des enjeux africains. Complétement dépassée par les crises récurrentes qui la minent et essoufflée à cause de l’attachement de ses États membre à leur indépendante ou souveraineté, moins pesante sur l’agenda international, voix presqu’inaudible sur les sujets liés au changement climatique, à la finance mondiale et au commerce international, elle court après son ombre aujourd’hui. En d’autres mots, elle n’est que l’ombre d’elle-même. Elle ne vaut plus grand-chose sur la scène politique et diplomatique africaine, même pas le pet d’une grand-mère.

A L’UA doit faire sa mue, surtout en cette période cruciale de l’histoire de l’humanité marquée par le bouleversement de l’ordre mondial décreté par le Président américain, Donald Trump. À défaut, elle disparaitra. Oui, il lui faut une réelle autopsie pour redorer son blason. Divisée aujourd’hui entre la République des militaires et le Pouvoir des civils, elle est au bord du gouffre, au bord de l’implosion

tout prendre, l’UA doit consacrer la journée d’aujourd’hui à de profondes réflexions sur l’avenir du continent. Sinon, à l’allure des choses, du fait de son incapacité notoire à résoudre les conflits et à maintenir la stabilité dans le continent, du fait qu’elle peine à parler d’une seule voix, elle ne tiendra plus longtemps.  L’heure n’est point à la réjouissance mais, plutôt à la meditation.

Sayon MARA, Juriste