Le Président Sall a tranché, et ne participera pas à l’élection présidentielle de 2024? invoquant un « code d’honneur » même si, selon lui, la constitution lui accorde le droit de se présenter pour « un second quinquennat. »
A la tête de la République du Sénégal depuis plus de 11 ans, le chef de l’Etat sénégalais aura gardé le suspense pendant plusieurs mois sur sa décision de participer ou non à la présidentielle de février 2024.
La question du « 3e mandat »
Une fois à la tête du pays, le quatrième président du Sénégal entame plusieurs réformes institutionnelles avec la création de l’Office national anticorruption et de la Commission nationale de restitution des biens et de recouvrement des avoirs mal acquis.
En 2016, une révision de la constitution de 2001 est adoptée par voie référendaire sous l’impulsion du président Sall. Il ramène le mandat présidentiel de 7 à 5 ans.
Lors de sa campagne électorale, le président Macky Sall avait promis que cette réduction s’appliquerait à son magistère. Mais le Conseil constitutionnel a donné un avis contraire. Seul son deuxième mandat sera un quinquennat.
Cet argument est aujourd’hui brandit par Macky Sall et ses proches qui affirment que le président peut bel et bien briguer un troisième mandat.
Si lors de plusieurs apparitions, le chef de l’Etat avait déclaré que son mandat en cours est le dernier qu’il briguait, sa position a changé depuis longtemps.
Lors de plusieurs rencontres avec la presse, il estime qu’il a le droit de se présenter comme candidat lors de la prochaine présidentielle prévue en 2024. Selon lui, le Conseil constitutionnel « a estimé que mon premier mandat était intangible et qu’il était hors de portée de la réforme. »
Pour lui, le débat se pose plutôt sur le terrain politique et non juridique.je
Macky Sall est accusé d’empêcher son principal adversaire politique Ousmane Sonko de se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Ce dernier a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans une affaire qui l’oppose à une ex-masseuse.
Il s’agit d’une manipulation disent les opposants. Mais pour le président sénégalais, c’est une question judicaire qui n’a aucune implication politique.
Par le passé, Macky Sall avait déjà été accusé d’avoir fait emprisonner ses adversaires Khalifa Sall, alors maire de Dakar et leader de la coalition Taxawu Senegaal, et Karim Wade pour les empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2019, une accusation rejetée par la majorité présidentielle.
Ce soir du 03 juillet, le président Macky Sall a décidé d’ouvrir un nouveau chapître dans son parcours déjà exceptionnel.
Avec BBC