Même en période d’exception, c’est un combat perdu d’avance. Dans cet État de droit en construction, c’est à ceux qui ont comme principe de tenter de museler les femmes et hommes de médias critiques, de s’attaquer aux sources de revenus des entreprises de presse, d’intimer l’ordre aux organes compétents de l’Etat de restreindre l’accès à l’internet, de brouiller les ondes, de retirer les médias audiovisuels du bouquet Canal+ en invoquant des raisons de souveraineté et de sécurité nationales, qui seront obligés de mettre fin à ce type de pratiques régressives avec les incalculables conséquences qui s’ensuivront pendant cette transition et après l’avènement d’un régime civil.
Journalistes, éditeurs, managers, ouvriers du livre, techniciens de presse sont tous des patriotes. Pas des pyromanes. Pour ceux qui ne le savent pas encore, ils sont les premiers défenseurs des lois et des bonnes mœurs. Ce sont tous des soldats de la démocratie suffisamment aguerris pour la défense de la Guinée par la plume, le micro et la caméra.
Tous sont débout pour la forme républicaine et la laïcité de l’État ainsi que l’unité nationale. Alors, faites votre gymnastique mais, de grâce, épargnez la liberté de ton chère à la presse ! Ne mettez pas sur la calebasse des raisons impérieuses de sécurité pour tenter de montrer à l’opinion que le contenu de nos médias vous empêche de ‘filer du bon coton’ pour la transition parce que vous ne pouvez pas justifier le coup de sabot au droit des citoyens à l’information en disant que la presse ne donne pas la bonne information. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du lundi 11 décembre 2023