Ousmane Gaoual Diallo est soit un ignorant juridique soit un menteur pathologique, ou les deux à la fois.
En effet, pour donner les raisons pour lesquelles Ibrahima Diallo, chargé des opérations du FNDC, a été empêché de se rendre au Niger, l’ancien détenu de la Maison centrale sous l’ère Alpha Condé déclare, sans aucune honte, qu’il (Ibrahima Diallo) et ses co-detenus sont toujours ‘’sous mandat dans une procédure judiciaire qui est en cours et le mandat leur interdit tout déplacement en dehors de Conakry sans autorisation du juge’’.
Quel gros mensonge ! Quelle ignorance des règles de procédure pénale ! De quel mandat parle Ousmane Gaoual Diallo ? En tout cas pas d’un mandat de dépôt puisque Ibrahim Diallo et ses deux co-détenus ont été mis en liberté et qu’ils ne sont pas sous contrôle judiciaire. C’est seulement dans le cadre d’un contrôle judiciaire que des restrictions ou des interdictions pouvaient leur être imposées en attendant leur jugement.
Ousmane Gaoual Diallo peut-il exhiber un seul acte émanant d’un juge et qui leur interdirait de voyager ?
Même ceux des acteurs politiques qui avaient été placés sous contrôle judiciaire et dont les passeports étaient détenus par la justice ont pu récupérer ces documents. Ce qui signifie notamment et implicitement le droit de voyager sans en demander l’autorisation à un juge.
Le même Ousmane Gaoual Diallo affirme que Ibrahima Diallo et ses co-detenus ‘’ne sont pas libérés’’ et qu’ils ‘’sont en liberté conditionnelle’’. La sagesse commande qu’on se taise lorsqu’on ne dispose pas de connaissances sur une question donnée.
Mais Ousmane Gaoual Diallo est tout sauf un homme sage. Sinon il aurait demandé aux juristes de son département ce qu’on appelle ‘’liberté conditionnelle’’. Il vient de montrer qu’il ne connaît absolument pas la différence entre liberté pure et simple, liberté sous contrôle judiciaire et liberté conditionnelle. Le fait d’être porte-parole d’un gouvernement n’autorise pas de s’aventurer dans des domaines qu’on ne maîtrise pas.
La sortie de Ousmane Gaoual Diallo aura au moins le mérite de faire comprendre à l’opinion publique nationale et internationale que la libération de Ibrahim Diallo et ses co-detenus ainsi que la restitution des passeports des acteurs politiques qui étaient sous contrôle judiciaire ne sont que des actes trompeurs. La junte militaire a toujours dans son collimateur toutes les voies discordantes.
C’est l’occasion d’attirer l’attention des militants pro- démocratie sur la nécessité de poursuivre le combat pour le retour à l’ordre constitutionnel. La junte militaire ne rendra le pouvoir de gaieté de cœur. Elle doit y être forcée.
Par ailleurs, le fait d’empêcher Ibrahima Diallo de prendre part à un débat sur le rétrécissement de l’espace civique en Afrique permet aux religieux qui ont joué les bons offices de comprendre que les putschistes du 5 septembre sont loin d’être de bonne foi.
Sekou KOUNDOUNO
Responsable des stratégies et planification du FNDC