Le choléra continue de faire des ravages au Soudan. Le ministère soudanais de la Santé a rapporté, mardi, l’enregistrement de 1307 nouveaux cas de cette maladie diarrhéique aiguë entre le 12 et le 18 juillet, dont 18 décès, confirmant la progression rapide de l’épidémie dans un pays déjà frappé par une grave crise humanitaire.
Selon le communiqué officiel, 35 localités réparties dans douze États sont concernées par cette nouvelle flambée. La situation est particulièrement critique à Tawila, dans l’État du Darfour-Nord, qui concentre à elle seule 519 cas, soit près de 40 % des nouvelles infections recensées sur la période. De son côté, la localité de Bileil, au Darfour-Sud, détient le triste record du plus grand nombre de décès cette semaine.
Depuis le début de la vague actuelle, en juillet 2024, le Soudan a comptabilisé 91034 cas de choléra et 2302 décès, touchant 116 localités à travers 17 États. Ce bilan alarmant reflète la fragilité du système de santé, affaibli par des années de conflit, de sous-financement chronique et d’insécurité persistante.
Une crise sanitaire aggravée par les catastrophes naturelles
Dans une récente note d’alerte, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a souligné l’aggravation de la crise sanitaire dans le pays, pointant une “épidémie meurtrière de choléra”, aggravée par des inondations saisonnières et le retour massif de réfugiés dans des zones difficiles d’accès et dépourvues d’infrastructures de base.
La saison des pluies, qui s’étend généralement de juin à septembre, favorise la prolifération de maladies hydriques et vectorielles. Outre le choléra, les autorités sanitaires font également face à une recrudescence de cas de paludisme et de dengue, dans plusieurs régions du pays.
Un système de santé à bout de souffle
La réponse sanitaire reste entravée par le manque de ressources, la désorganisation du réseau hospitalier et les conditions de sécurité précaires, notamment dans les États du Darfour, du Nil Bleu et du Kordofan. Les humanitaires peinent à accéder aux populations affectées, alors même que les besoins en eau potable, en médicaments et en personnel médical ne cessent de croître.
Des campagnes de sensibilisation ont été lancées localement pour promouvoir les mesures d’hygiène, mais l’ampleur de l’épidémie exige une mobilisation nationale et internationale urgente pour enrayer la propagation du choléra.