La Fédération Guinéenne de Football informe l’opinion et les fans du Syli National qu’elle a officiellement confirmé des réclamations déposée en date du 19 novembre 2024, à l’issue du match n°143 opposant la Tanzanie à la Guinée, dans le cadre des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, sur base de l’article 43.5 du Règlement de la Coupe d’Afrique des Nations.

Cette réclamation repose sur une irrégularité grave observée à la 73ᵉ minute du match, où l’équipe tanzanienne a aligné sur le terrain un joueur portant le numéro 26 alors qu’aucun joueur portant ce numéro n’était répertorié sur la feuille de match.

Cette anomalie enfreint les dispositions fondamentales des règlements de la CAF concernant l’identification des joueurs et met en lumière un manquement pouvant compromettre l’intégrité de la compétition.

I. FAITS

Lors de la 73ᵉ minute du Match, un joueur tanzanien portant le numéro 26 est entré en jeu. Après vérification de la feuille de match officielle, il est apparu qu’aucun joueur portant le numéro 26 n’y était référencé.

La situation était d’autant plus grave que l’absence de numéro répertorié était combinée à une absence de nom sur le maillot, rendant de facto impossible toute vérification de l’identité du joueur.

II. DROIT

A. Principe

1. Article 50 du Règlement

L’article 50 du Règlement stipule que : « Les maillots et culottes des joueurs doivent être conformes aux règlements de l’équipement de la CAF ».

Conformément au Règlement des équipements de la CAF de 2013, notamment au regard des articles 10.01, 10.05, 15.08, 16.07, 23.07 et 26.04, le numéro de maillot joue un rôle essentiel et indissociable dans le système d’identification des joueurs sur le terrain.

En effet, son rôle est fondamental pour les raisons suivantes :

a) Identification visuelle immédiate : Le numéro inscrit sur le maillot est le seul élément fiable et immédiatement visible permettant aux arbitres, aux officiels, et aux équipes adverses d’identifier chaque joueur en cours de match.

b) Éligibilité et sanction : La correspondance entre le numéro de maillot et les informations figurant sur la feuille de match est essentielle pour garantir l’éligibilité des joueurs et permettre que les éventuelles sanctions disciplinaires soient imposées au joueur correspondant.

c) Prévention des fraudes : L’absence de correspondance ou d’identification claire ouvre la porte à des manœuvres frauduleuses. En effet, un joueur non qualifié ou suspendu pourrait être aligné sans contrôle, compromettant l’équité sportive et la crédibilité de la compétition.

2. Article 71 du Règlement

L’article 71 du Règlement dispose que : « Chaque fédération communiquera à la CAF, un mois avant le début du tournoi final les couleurs principales et les couleurs de réserves de ses équipements, en conformité avec les règlements de l’équipement de la CAF. Les numéros de 1 à 23 sur les maillots et culottes ainsi que les noms des joueurs sur les maillots doivent être conformes aux règlements des équipements de la CAF. Le numéro 1 sera réservé exclusivement à l’un des gardiens de buts. Les numéros inscrits au dos des maillots doivent correspondre à ceux indiqués sur la liste définitive des joueurs de l’équipe. »

Bien que prévu dans le cadre du chapitre relatif à l’organisation du tournoi final, cet article établit un principe général, applicable par analogie aux phases de qualification, selon lequel les numéros inscrits sur les maillots doivent correspondre à ceux figurant sur les documents officiels, y compris les feuilles de match.

En effet, il n’existe aucune raison objective d’uniquement appliquer ce principe – dont la vocation est de garantir la transparence et l’intégrité des compétitions – au tournoi final, et non aux phases de qualifications.

En d’autres termes, les articles 50 et 71 du Règlement établissent que seuls les joueurs dont le numéro indiqué sur le maillot correspond au numéro mentionné sur la feuille de match sont qualifiés pour prendre part au match en question.

3. Article 42.12 du Règlement

L’article 42.12 du Règlement dispose que : « Une équipe qui utilise un joueur non qualifié ou suspendu durant les matches de groupe aura match perdu par pénalité (3–0), même en l’absence de choix réclamations/réserves. »

B. Application

En l’espèce, le joueur portant le numéro 26 sur le maillot n’avait pas été enregistré avec ledit numéro 26 sur la feuille de match. Dès lors, en vertu des principes susmentionnés, le joueur en question n’était pas qualifié pour prendre part au match.

En faisant entrer au jeu ce joueur à la 73ème minute avec ce numéro 26, la Tanzanie a donc utilisé un joueur non-qualifié.

Par conséquent, en vertu de l’article 42.12 du Règlement, la Tanzanie devra être considérée comme ayant perdu le match par pénalité. La victoire et les trois points y associés devront donc être octroyés à la Guinée.

A titre subsidiaire, la Fédération Guinéenne de Football a également sollicité l’application de l’article 47 du Règlement, lequel dispose que : « Pour toute erreur administrative, en matière d’enregistrement des joueurs, l’association nationale concernée sera suspendue de participation à l’édition suivante de la CAN, et son équipe sera éliminée de la compétition si cette dernière est toujours en cours. »

En effet, l’alignement d’un joueur avec un numéro non référencé sur la feuille de match officielle constitue une erreur administrative. En conséquence, la Fédération Guinéenne de Football a humblement demandé à la CAF, l’application du Règlement de la CAN dans toute sa rigueur.

Par ailleurs, la Fédération Guinéenne de Football a signalé le comportement inexplicable du Commissaire du match Kenyan, Monsieur Francis Oliele qui a denié à la Guinée, le droit de faire une quelconque réclamation en fin de match, au mépris du règlement de la CAN.

Il est allé jusqu’à demander aux officiels guinéens de se pourvoir plutôt à la CAF et non pas à lui. Il a fallu la dextérité de notre Secrétaire Général et le capitaine de notre équipe pour qu’il cède à accueillir notre réclamation contre son gré, après injonction d’un Responsable de la Division des Compétitions de la CAF.

Ce comportement de cet officiel dénote qu’il est inéquitable que le Commissaire du match et l’Officier de Sécurité soient tous du Kenya, pays avec lequel ils sont tous membres de la même Union Zonale de la CECAFA.

Il est également à noter que la décision inopinée et vexatoire de changement incongru de l’heure du coup d’envoi initialement prévue à 16h GMT pour 13h GMT a été un facteur nocif qui a essentiellement contribué au déséquilibre moral et physiologique du groupe, quand on sait que jouer à 35 degrés pour une équipe essentiellement composée de joueurs évoluant en Europe était une véritable corvée, surtout qu’elle n’a été prévenue que 48h avant.

En effet, après notification par la CAF du changement de l’heure du coup d’envoi, la Fédération Guinéenne de Football a protesté énergiquement par un mail adressé à la Division des Compétitions de la CAF par lequel, elle a exprimé sa grande surprise que ça soit seulement à 48h du match que la CAF constate la défectuosité du système d’éclairage du Stade Mpaka National, après 5 journées des éliminatoires de la CAN.

S’il y’avait eu changement de terrain du match, on aurait supposé que c’est le nouveau terrain qui a des problèmes d’éclairage.

Cette décision a été jugée inéquitable par la Fédération Guinéenne de Football en raison du fait que toute la préparation de notre équipe nationale représentative ainsi que le programme de voyage de la délégation ont été faits en considération de l’heure initiale du coup d’envoi fixée à 19h locales. Le temps de récupération lié au voyage qui a duré 9 heures entre Abidjan et Dar-Es-Salam via Luanda, est dans ce cas réduit de 3 heures.

Ce changement de l’heure du coup d’envoi ramené à 13h GMT soit 16h locales a affecté l’intégrité, l’équité et la sincérité du résultat du match puisqu’il a causé d’énormes préjudices à notre programme de préparation en vue de l’importantissime match TANZANIE-GUINEE qui devrait déterminer le pays qualifié à la prochaine CAN au Maroc.

En conclusion, la Fédération Guinéenne de Football s’attend à ce que la CAF dise le droit et invite le public sportif à la sérénité.

Elle a consenti d’énormes sacrifices pour obtenir des résultats probants et développer la pratique du football sur l’ensemble du territoire national. En atteste l’investissement de 40% de son budget de développement pour construire trois (03) terrains à gazon synthétique de dernière génération dans trois régions de notre pays qui n’en disposaient aucun.

La Fédération Guinéenne de Football se mettra au côté du Gouvernement pour toute initiative tendant à accélérer le programme de rénovation et d’approbation des Stades Général Lansana Conté de Nongo et 28 septembre.

Fédération Guinéenne de Football