Le président du Parti du renouveau et du progrès (PRP), Rafiou Sow, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sociopolitique en Guinée lors d’une rencontre avec le Premier ministre Bah Oury, tenue le 21 juillet dernier. Proche de Cellou Dalein Diallo, M. Sow a dénoncé un contexte marqué, selon lui, par des atteintes graves aux libertés fondamentales et aux droits des acteurs politiques.

« Nous avons parlé de la question sécuritaire, des différents kidnappings, de la terreur qui règne dans le pays. Les Guinéens sont terrorisés, personne n’ose s’exprimer, les médias sont fermés. Des gens sont enlevés comme nos collègues Foniké Mangué, Billo Bah, Habib Marouane, Abdoul Sacko, ou encore Maître Mohamed Traoré tout récemment », a déclaré le leader du PRP. Il évoque une atmosphère de peur généralisée, paralysant toute opposition.

Parmi les préoccupations soulevées : les arrestations extrajudiciaires, l’absence de dialogue politique et la répression croissante de la presse. À cela s’ajoute, selon lui, une justice silencieuse : « Nous avons évoqué l’injustice qui s’installe, le manque de réaction des autorités judiciaires, et l’incapacité à ouvrir des enquêtes sur ces cas. »

Face à ces dénonciations, le Premier ministre aurait exprimé une certaine écoute. « Il m’a donné ses arguments. Il m’a rappelé qu’il avait personnellement interpellé son ministre de la Justice après le cas de Maître Traoré, et qu’ils se battent pour que la justice puisse faire son travail et que les Guinéens sortent de cette atmosphère de terreur », a rapporté M. Sow.

Mais la méfiance persiste. « Aujourd’hui, tout le monde risque de disparaître ou d’aller en prison, simplement pour avoir voulu contribuer au débat sur la transition. Il faut rappeler qu’Aliou Bah a été arrêté dans ce contexte. Il voulait participer à une transition apaisée, et il se retrouve aujourd’hui en détention, injustement », a-t-il déploré.

Dans un contexte politique de plus en plus tendu, le président du PRP appelle à un dialogue urgent entre les autorités et les forces sociopolitiques. Une nécessité, selon lui, pour garantir une transition inclusive et pacifiée, en amont des prochaines échéances électorales.

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