Le Contexte : Une Guinée à la croisée des chemins
La Guinée, terre de richesses culturelles et naturelles, a longtemps été minée par des fractures politiques et sociales. Dans un paysage marqué par la défiance, les crispations et les héritages d’un passé tumultueux, le Général Mamadi Doumbouya a choisi d’écrire une nouvelle page de l’histoire en convoquant une arène trop souvent négligée : le dialogue. Sa rencontre récente avec les cadres des principaux partis de l’opposition guinéenne n’est pas un simple geste protocolaire. C’est un acte politique courageux, ancré dans la raison, qui reconnaît que la paix et la prospérité ne peuvent naître que de la convergence des volontés.
Dans un contexte où les clivages risquaient de se cristalliser, cette initiative incarne une rupture salutaire avec les logiques d’affrontement. Elle répond à une urgence : reconstruire la confiance, brique par brique, en plaçant l’intérêt national au-dessus des calculs partisans. Le Général Doumbouya, en saisissant ce moment historique, démontre qu’il comprend la première loi de la politique : agir selon le contexte, mais pour transcender le contexte.
L’Opinion : L’Appel du Peuple, Une Soif de Concorde
Le peuple guinéen, dans sa sagesse collective, aspire depuis des décennies à une chose simple mais essentielle : vivre ensemble. Les Guinéens, qu’ils soient du Fouta, de la Basse-Côte, de la Guinée forestière ou de Conakry, partagent un rêve commun : voir leur nation unie, debout, et tournée vers l’avenir. La rencontre initiée par le Général Doumbouya n’aurait pas eu de sens si elle ne reflétait pas cette aspiration profonde.
En tendant la main à l’opposition, y compris à ses critiques les plus véhéments, le leader guinéen a fait plus qu’un geste tactique. Il a écouté l’opinion silencieuse de millions de citoyens fatigués des divisions stériles. Ces Guinéens qui, dans les mosquées, les églises, les marchés et les champs, réclament une chose : que les élites politiques mettent leurs égos de côté pour servir le bien commun. Comme le dit un proverbe mandingue : « Un seul doigt ne peut laver le visage. »
En orchestrant ce dialogue, le Général Doumbouya a transformé l’opinion en force motrice. Il a rappelé que la politique n’est pas un champ de bataille, mais un chantier où se bâtit l’espoir.
Les Moyens : Le Dialogue, Arme de Construction Massive
La raison, sans moyens, reste un vœu pieux. Mais le Général Doumbouya a su donner corps à ses ambitions en mobilisant les outils du dialogue politique. Cette rencontre avec l’opposition n’est pas un théâtre d’illusions : c’est une méthode.
1. L’Inclusion: En associant toutes les sensibilités politiques, y compris celles qui refusent de se taire, il a posé les bases d’un débat authentique, non confisqué.
2. La Parole Libérée : Les échanges, bien que vifs, ont permis de clarifier les attentes, les craintes et les propositions.
3. L’Engagement concret : Au-delà des discours, des mécanismes de suivi ont été évoqués pour traduire les conclusions en actions : réformes institutionnelles, apaisement social, gestion transparente des ressources.
En cela, le Général incarne cette maxime chère à Aristote : « La politique est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. » Les moyens déployés – écoute, patience, volonté de compromis – prouvent que la raison peut triompher des passions destructrices.
Un Hommage à la Hauteur de l’Histoire
Général Mamadi Doumbouya, votre geste n’est pas seulement politique : il est *historique*. Dans un monde où la force brute est souvent glorifiée, vous avez choisi la voie ardue mais noble du dialogue. Vous avez rappelé à la Guinée que sa plus grande richesse n’est pas sous terre, mais dans le cœur de ses fils et filles.
À l’opposition, vous avez tendu un rameau d’olivier en disant : « La patrie nous regarde. » Aux jeunes Guinéens, vous offrez une leçon : la paix se gagne par la parole, non par les armes. Aux générations futures, vous léguez un exemple : celui d’un dirigeant qui préfère les ponts aux murs.
Puissent ces retrouvailles patriotiques inspirer toute l’Afrique, où trop de leaders confondent encore autorité et autoritarisme. La Guinée, grâce à cette Victoire de la Raison, montre que le rassemblement est possible.
Votre nom, Général, restera gravé dans l’histoire non comme celui d’un conquérant, mais comme celui d’un rassembleur. La Guinée vous en remercie. Et l’avenir vous donnera raison.
Par Abdoul Mazid Bah, Analyste politique, Citoyen engagé et cordinateur national du Mouvement des Actions Concrètes MAC.
« Seul le dialogue construit ce que les armes ne détruiront jamais : la confiance. »