Les Sénégalais sont attendus aux urnes à la faveur de l’élection présidentielle. Ce scrutin interviendra après une période trouble sur le plan politique, après l’annonce du report du scrutin du 25 février à la fin de l’année.

Ce report avait été voulu par Macky Sall, pour ‘’ permettre l’organisation d’une élection apaisée et crédible’’. Mais le président a finalement été débouté par la Cour Constitutionnelle sénégalaise qui a exigé la tenue du scrutin dans les délais prescrits par la Constitution. C’est à dire avant avril, date de la fin du mandat de l’actuel président.

« Ce fut le processus électoral présidentiel le plus long et le plus violent, avec le plus grand nombre de morts, de blessés et de détenus politiques », a déclaré Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom, un groupe de réflexion sénégalais.

Selon Human Rights Watch, près de 1 000 membres et militants de l’opposition ont été arrêtés dans tout le pays au cours des trois dernières années.

Nombre ‘’historique’’

Le président sortant n’est pas candidat à sa propre succession. Au total candidats sont en lice pour le vote de dimanche. Une première dans l’histoire électorale du Sénégal.

Parmi ces prétendants à la fonction suprême du pays figurent Amadou Ba, ancien premier ministre et candidat du parti au pouvoir et Bassirou Diomaye Faye, soutenu par Ousmane Sonko. L’opposant a été exclu du scrutin en janvier en raison d’une condamnation antérieure pour diffamation.

Les porte-drapeaux de l’Alliance pour la République et de l’ex-parti Pastef sont présentés comme les prétendants les plus en vue. Libéré de prison la semaine dernière, Bassirou Diomaye Faye, a pris le train de la campagne électorale en marche.

Outre ses deux hommes, Idrissa Seck, qui s’est déjà présenté aux élections précédentes et a été Premier ministre il y a une vingtaine d’années avant d’être limogé et brièvement emprisonné pour corruption, et Khalifa Sall, ancien maire de Dakar et figure de l’opposition de longue date tentent aussi leur chance.

Défis

Le chômage est la principale préoccupation d’une majorité de jeunes Sénégalais. Environ la moitié des 17 millions d’habitants du Sénégal ont moins de 18 ans, selon Afrobarometer, un groupe de recherche indépendant.

« La grande question qui se pose actuellement pour les élections sénégalaises est de savoir comment nous allons sortir de la pauvreté », a déclaré Marième Wone Ly, ancienne dirigeante d’un parti politique sénégalais. « Nous ne voyons pas le bout du tunnel. Les gens ne le voient pas’’.

Selon les données de la Banque mondiale, environ un tiers des Sénégalais vivent dans la pauvreté. Des milliers d’entre eux ont fui vers l’Ouest à la recherche d’opportunités économiques, entreprenant des voyages risqués et souvent mortels.