Lorsque le génie apparaît en public, on le reconnaît à cette marque : tous les sots se lèvent contre lui”, professe-t-on. On pourrait ajouter qu’un homme politique aussi populaire que Cellou Dalein Diallo, doté d’une majorité écrasante, ne peut espérer de répit ni attendre de la clémence. Car malgré lui, il est un obstacle infranchissable pour tous les prétendants au pouvoir et une menace sérieuse pour l’ordre établi.

Il est envié et jalousé par les uns, craint et redouté par les autres. Tel est le quotidien de Cellou Dalein Diallo, dont le seul tort est d’avoir gravi, avec brio, tous les échelons de l’administration avant de se hisser au sommet de l’État et de devenir l’homme politique le mieux implanté dans son pays. Indéboulonnable à ce jour, il reste imbattable dans les urnes.

Si amis et adversaires du président de l’UFDG sont unanimes à reconnaître qu’il est un homme d’État accompli, un cadre intègre et compétent, ouvert aux autres et compatible avec tous, tous souffrent aussi de son entrée fracassante en politique et de son poids électoral indéniable. Personne ne déteste l’homme en tant que tel, mais l’acteur politique majeur, incontournable sur l’échiquier national, dérange.

Depuis qu’il s’est engagé en politique, les différents pouvoirs, après avoir échoué à le rallier ou à le détruire, en ont fait leur cible de prédilection. Le capitaine Moussa Dadis Camara, le général Sékouba Konaté, et aujourd’hui le général Mamadi Doumbouya : aucun des chefs d’État n’a résisté à la tentation de “manger du Cellou”, après avoir tenté en vain de le séduire. Faute de mieux, ils lui ont déclaré une guerre ouverte, injuste et impitoyable.

Le président de l’UFDG a toujours cherché à entretenir avec chacun des relations cordiales, sans jamais renier son combat ni son ambition présidentielle. Mais comme tous voulaient s’accrocher au pouvoir sans parvenir à le coopter, ils ont fini par lui faire front.

Si le général Sékouba Konaté a fini par céder son fauteuil, il n’a toutefois pas permis à Cellou Dalein Diallo de lui succéder, en le privant d’une victoire acquise à l’avance, refusant de s’incliner devant le verdict implacable des urnes.

Si les chefs d’État sont en première ligne pour contrarier le destin présidentiel inéluctable du président de l’UFDG, les politiques, de tous bords, ne lui font pas de cadeaux non plus. Beaucoup préfèrent pactiser avec le diable plutôt que de voir Cellou Dalein Diallo à la tête du pays. Ce serait, pour eux, une double peine : subir une défaite politique cuisante et assister à un plébiscite électoral de trop.

Malgré les changements de régime, El Hadj Cellou Dalein Diallo, stoïque et animé d’une foi inébranlable, continue de faire face au courroux des pouvoirs, à l’hostilité, à la trahison de ses pairs politiques — partenaires à fiabilité incertaine, adversaires déclarés et hargneux selon les moments.

Et comme, malgré tout, il n’a pas la rancune tenace, n’aspire pas à des revanches, et se convainc que chacun est perfectible et mérite plusieurs chances, il garde la main tendue et la porte ouverte. Une culture du pardon et une attitude d’indulgence que beaucoup assimilent à de la complaisance politique, voire à de la naïveté.

En tout cas, la suprématie de son parti et sa grandeur d’âme font de l’UFDG un rempart sûr pour les politiques et les élites tombés en disgrâce ou en perte de vitesse. Et de lui, un véritable tremplin.

Grâce à Cellou et à l’UFDG, beaucoup dans l’élite ont trouvé leur bonheur et accédé à des fonctions inespérées — et le plus souvent imméritées. C’est comme si l’UFDG était devenue l’antichambre du pouvoir, et Cellou, le sésame vers les sommets.

Il suffit d’avoir fait escale à l’UFDG ou d’avoir côtoyé Cellou pour exister, capter l’attention des gouvernants du moment. “Cocufier” son parti et le trahir lui-même est devenu un escalier, un raccourci idéal pour taper dans l’œil du pouvoir et en recevoir les faveurs.

Il n’est même plus besoin d’être diplômé, méritant, brillant, ou de bonne moralité pour faire fortune et servir au sommet de l’État. Combattre Cellou et s’engager à démolir l’UFDG est la meilleure carte de visite du moment. C’est aussi un marché de dupes : car aucun de ceux qui ont tenté d’effacer Cellou Dalein Diallo de la scène politique ou de déstabiliser l’UFDG n’a atteint son objectif.

Cellou reste debout. Son parti sort renforcé de toutes les épreuves. Il gagne tous ses duels.

Le général Mamadi Doumbouya, qui avait pourtant juré ne pas reproduire les erreurs du passé ni trahir sa parole, multiplie aujourd’hui les actes hostiles à l’UFDG et à son président. Il semble persuadé de réussir là où d’autres, plus politiques et plus avisés que lui, ont lamentablement échoué.

Cellou sera son tombeau !

À suivre…

Souleymane Souza KONATÉ,

Coordinateur de la Cellule de Communication de l’UFDG,

Président de la Commission Communication de l’ANAD.