À l’heure où notre pays aspire à la paix, au développement et à la cohésion sociale, il est désolant, voire révoltant, de constater que certains partis politiques continuent de jouer avec le feu de l’ethnicisme pour servir des intérêts égoïstes et à court terme. L’instrumentalisation de l’ethnie n’est pas seulement une trahison morale ; c’est une menace directe contre l’unité nationale.
Ce stratagème, aussi vieux que cynique, consiste à présenter l’ethnie comme un levier de pouvoir, à diviser pour mieux régner, à faire croire que la défense d’un groupe ethnique équivaut à la défense du peuple. Il n’en est rien. Ce discours fallacieux ne vise qu’à semer la haine, à exacerber les tensions communautaires, à détourner l’attention des véritables enjeux : l’éducation, la santé, l’emploi, la justice.
Les véritables patriotes ne divisent pas. Ils rassemblent. Ils ne surfent pas sur les identités pour masquer leur incompétence. Ils bâtissent des programmes inclusifs, orientés vers le bien commun. Mais trop souvent, les urnes deviennent le théâtre de surenchères identitaires, où l’on vote non pour une vision ou un projet, mais pour un nom, une langue, une origine.
Ceux qui attisent le feu ethnique ne sont pas des leaders : ce sont des pyromanes politiques. Ils exploitent les blessures de l’histoire, manipulent les frustrations sociales et fabriquent des oppositions artificielles. Leur seul but : accéder au pouvoir ou s’y maintenir, quitte à fracturer durablement le tissu social.
Il est temps de dire non. Non à la politique de la division. Non aux discours haineux camouflés en défense communautaire. Non à ceux qui préfèrent l’ethnie à la nation.
La République ne se construit pas sur le sang des rivalités ethniques, mais sur la force de la diversité assumée, sur le respect mutuel, sur l’engagement sincère au service de tous. Le peuple mérite mieux que des vendeurs d’illusions. Il mérite des bâtisseurs.
Par Abdoul Mazid bah, Analyste politique